République démocratique du Congo
La dépouille d’Etienne Tshisekedi, figure de l’Histoire du Congo et père de l’actuel président Félix Tshisekedi, est enfin en route pour Kinshasa où l’ex-opposant et Premier ministre doit recevoir un hommage populaire avant d‘être inhumé samedi, plus de deux ans après sa mort.
“L’avion qui ramène la dépouille du feu Premier ministre, Etienne Tshisekedi, vient de décoller de Bruxelles à 11H25 heure de Kinshasa (10H25 GMT)”, a annoncé la directrice de communication du président congolais, Lydie Omanga.
“L’avion est bien parti”, a confirmé une source belge après le report d’un premier départ annoncé au dernier moment mercredi soir.
Un avion de ligne ordinaire met huit heures pour relier Bruxelles à Kinshasa. Le jet privé pourrait donc arriver vers 19h25 (18h25 GMT).
A bord du jet ont pris place une dizaine de proches du défunt dont sa femme Marthe, la mère du président, selon une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. Le jet aurait été mis à disposition par le président du Togo Faure Gnassingbé, selon certaines sources.
Trois jours de funérailles et d’hommage populaire sont prévus de l’arrivée du corps jusqu‘à l’inhumation samedi. La présence de six chefs d’Etat africains a été annoncée par la présidence congolaise, dont l’Angola, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et le Togo.
Les ambassades belges et françaises ont prévenu leurs ressortissants que des “perturbations pourraient avoir lieu en soirée et pendant une partie de la nuit” à Kinshasa.
Quelques centaines de personnes se trouvaient déjà sur place à l’aéroport, a rapporté une équipe de l’AFP.
>>> LIRE AUSSI : RDC : l’UDPS au temps de Tshisekedi fils A Limete, fief du défunt, quelques dizaines de sympathisants stationnaient devant le siège de l’UDPS, le parti fondé par Tshisekedi père dans la clandestinité en 1982.
La circulation était exceptionnellement fluide et pour cause: jeudi a été décrété “chômé et payé” à Kinshasa par les autorités pour lancer les trois jours de funérailles.
L’ex-opposant et ex-Premier ministre est décédé à l‘âge de 84 ans le 1er février 2017 à Bruxelles où il venait se faire soigner.
Sa dépouille reposait depuis dans un funérarium de la capitale belge, faute d’accord entre sa famille et l’ancien régime du président Joseph Kabila pour son rapatriement et l’organisation des obsèques.
La situation s’est éclaircie avec l’investiture le 24 janvier de son fils Félix, proclamé vainqueur de la présidentielle du 30 décembre.
Il y a une semaine, un comité d’organisation des obsèques avait présenté un programme : rapatriement et cortège funèbre jeudi, exposition du corps vendredi au stade des Martyrs (80.000 places), inhumation samedi.
Un premier départ prévu mercredi soir depuis la base aérienne belge de Melsbroek “a dû être reporté à la dernière minute pour des raisons logistiques”, ont indiqué dans un communiqué les autorités congolaises. “L’avion n’est pas arrivé”, avait précisé à l’AFP une source sous couvert de l’anonymat.
“Cette situation est totalement indépendante de la volonté des autorités belges et des organisateurs des obsèques”, selon le communiqué du comité d’organisation des obsèques.
>>> LIRE AUSSI : Étienne Tshisekedi : le parcours tumultueux d’un héraut de la démocratie Ministre puis opposant
Né en 1932, Etienne Tshisekedi a été un proche du dictateur Mobutu Sese Seko à l’indépendance de l’ex-colonie belge en 1960.
Le natif du Kasaï (centre) était même ministre de l’Intérieur quand Mobutu a envoyé à la potence quatre responsables politiques en les accusant de préparer un complot le 1er juin 1966.
Ces “Martyrs” de la Pentecôte donnent leur nom au stade où l’hommage populaire doit être rendu au défunt vendredi.
Tshisekedi père est passé dans l’opposition en fondant dans la clandestinité l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) en 1982.
“Désormais sa vie sera faite d’arrestations, de tortures, de brimades, de pressions, de bannissements, de relégations et de résidences surveillées”, a écrit l’historien Jean-Marie Mutamba Makombo jeudi.
Le “Sphynx” de Limete, du nom de sa commune de résidence à Kinshasa, a été brièvement Premier ministre dans les années 90, lors de l’ouverture du géant d’Afrique au multipartisme.
Il est repassé dans l’opposition au régime des Kabila à partir de 1997. Candidat à la présidentielle de 2011, il avait refusé de reconnaître la réélection de Joseph Kabila, en se proclamant président élu.
En janvier 2019, le même Kabila a cédé le pouvoir à son fils Félix.
Ce scénario de la “première transition pacifique” dans l’Histoire du Congo est contesté par l’autre candidat de l’opposition, Martin Fayulu.
M. Fayulu a posté sur Twitter une photo de lui et Tshisekedi père avec cet hommage : “Fier d’avoir été à ses côtés depuis 1990, je salue son combat pour la justice et la démocratie en #RDC”.
AFP
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